La recette ici retenue est le rouge dit Turc, qui est liquide. C'est une recette que l'on trouve chez de nombreux auteurs, avec très peu de différences: Nicolas de Blégny Secrets concernant la beauté et la santé. Tome premier Paris : Laurent d'Houry et Veuve de Denis Nion, 16889-89, Pierre Buc'hoz, La Toilette de Flore, Paris: 1771, etc.
Voici ce que j'en ai conclu:
10gr. de Rouge Rouge Turc
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Ingrédients
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%
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gr
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Phase
Aqueuse
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- Bois du Brésil en poudre
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5,5
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0,55
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- Vinaigre
blanc
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88,7
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8,87
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- Eau de rose avec gomme d'adragante
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5,4
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0,54
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Ajouts
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- Alun
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0,4
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0,04
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Faire
bouillir à petit feu rouge+vinaigre pour réduire de deux tiers. Filtrer.
Ajouter
l’alun et l’eau de rose avec la gomme adragante.
Buch'oz indiquant que l'on peut remplacer le Bois du Brésil par de la cochenille ou du bois de santal rouge, j'ai eu envie de tester avec ces ingrédients mais également d'autres, utilisés soit plus tard, soit par d'autres pays (coquelicot, hibiscus) et surtout avec la star des colorants cosmétiques rouge du XVIIIe siècle, l'orcanette.
Test sur le bras et le papier:
1. Bois de santal: Je n'ai pas pu filtrer ma version au bois de Santal cr je l'ai trop réduite et étant devenue pâteuse, elle ne passait plus à travers le filtre! Le résultat est du coup un peu faussé.
2. Bois du Brésil: c'est l'ingrédient originel. Très foncé, il semble avoir éclaircit. Peut-être à diluer?
3. Cochenille: merveilleuse couleur dans le flacon rouge mais vire au brun sur mon bras et carrément au noir sur le papier! Portant, c'est ce qui reste le plus longtemps, même après avoir rincé, j'ai encore la trace rouge-brune!
4. Orcanette: très peu coloré, tirant au brun. La mixture a produit des mucilages (en même temps, c'est une plante!).
5. Coquelicot: Très beau rouge, semble virer au brun à cause de l'alun Très jolie couleur dans le pot et sur ma peau mais ne reste pas. Vire au bleu-gris sur le papier. A également produit des mucilages.
6. Hibiscus: Le plus rose et très jolie couleur (sur mon bras, même remarque que le coquelicot), vire petit à petit au bleu sur le papier.
J'ai également fait d'autres tests à l'échelle échantillon des différents types de recette de rouge (seule me manque la recette au raisin, mais ce n'est pas encore de saison!). Vous verrez les résultats à Champs-sur-Marne dimanche si vous êtes présents.
Je posterai peut-être des photos s'il m'en reste.
Mes conclusions sur les tests de recette de rouge (gras, liquide et poudre):
Ce que j'ai appris sur les rouges avec ces expériences, c'est qu'en général, un rouge gras ne teinte pas ou très peu. Pour avoir un rouge tenace, il faut qu'ils soit astringents, à base de vinaigre ou d'alcool. Les recettes de rouges indiquées dans les manuels d'époque sont d'ailleurs souvent liquide, il y a toutefois une recette de rouge gras liquide mais je ne suis pas en mesure de la tester car il faut faire macérer les pigments dans une pâte d'amande broyée puis en extraire l'huile par pression à froid.
On en trouve également en poudre, chez Auguste Caron (à base de cochenille et talc, à différentes proportions pour obtenir différents tons).
Les recettes de rouges gras (qui finalement sont peu présents dans les manuels) sont en fait des recettes de pommade pour les lèvres (gercées ou pas) à laquelle on donne une jolie teinte rose/rouge avec de l'orcanette.
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