dimanche 29 novembre 2015

Singin' in the rain- Théâtre du Chatelet 2015

Ce weekend, nous avons été voir Singin' in the rain au théâtre du Chatelet et j'ai juste a-do-ré. Voici pourquoi.
Une de mes chansons préférées du film "You were meant for me". Ou alors "Moses supposes", ou "Good morning". Enfin, j'aime tout!


1. Je suis fan du film et l'idée de le voir en vrai me ravissait. Si vous êtes fan du film, vous ne serez pas déçu. On y retrouve tous les numéros, plus quelques chansons que je ne connaissais pas, telle "What wrong with me" de Lina Lamont. Il y a quelques petits ajouts scénaristiques pour fluidifier le narration mais ça donne encore plus de corps à l'histoire et aux personnages.
Lina Lamont, une méchante qu'on adore détester.
Les astuces de mise en scène sont particulièrement réussies, avec une mise en abîme régulière entre le public et nous, le vrai public.
Un film sur la scène, le public, de belles mises en abîme.


2. Toute la troupe joue, chante et danse. En vrai. Tous. Une mention spéciale pour l'actrice qui incarne Lina Lamont. Les autres sont également très très bons, mais rivaliser avec le charisme de Gene Kelly et Donald O'Connor, pas évident.

Ta-daaaaa!


3. C'est toujours aussi drôle.

"Make them laught"
4. Le parti pris a été pris de n'utiliser que des valeurs de noir, blanc et gris, sauf le tableau "moderne" qui est dans les tons ors, qui du coup, en devient plus flamboyant.



 

Du noir, du blanc pour la vraie vie...


... afin que le show sur pellicule soit encore plus flamboyant!


5. De vrais numéros de Broadway avec des claquettes, des plumes, des paillettes. Et un orchestre (celui de l'Orchestre Pasdelou) qui joue en direct comme un big bang mais encore en mieux.

Beautiful girls...
...in feathers!


6. Les chorégraphies, légèrement adaptées de la chorégraphie originale de Gene Kelly et Stanley Donnen. On a l'impression qu'elles sont un peu moins vives mais elles sont réalisées en direct, dans la foulée. Le spectacle dure presque 3 heures, contrairement au film qui a été tourné en plusieurs fois (logique!) avec des coupures assez longues, comme après la scène "Good Morning" où l'équipe avait dû attendre que les pieds de Debbie Reynolds cicatrisent.

Don et Cosmo, un vieux numéro qui marche toujours.


7. La pluie. De la vraie pluie qui tombe et qui mouille!

L'amour rend aveugle...et waterproof!


8. La surprise finale alors que vous pensiez que c'est fini.

9. Le meilleur pour la fin, les costumes!!! Une magnifique et éclatante plongée dans les années 1920 avec de belles robes à danser (la scène de fête!), de jour et les girls toutes en plumes! Ils ont été créés par Anthony Powell, costumier britannique plusieurs fois oscarisé. A son actif, Mort sur le Nil, Meurtre au soleil, Pirates, Hook, Les 101 dalmatiens, etc. Les coiffures, postiches et maquillages ont été créés par Joran Muratori.

 
Perruques et maquillage Joran Muratori. C'est beaaaaaaau!



Bref, vous aimez les années 1920? Vous aimez les comédies musicales? Vous aimez Chantons sous la pluie? Courrez-y, ça dure jusqu'au 16 janvier.

Et pour vous donner encore plus envie, la bande annonce officielle:



Mon seul regret? Ne pas y être allée en tenue de soirée 1920 avec les coupains!


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Distribution
 Don Lockwood : Dan Burton
Cosmo Brown : Daniel Crossley
Kathy Selden : Clare Halse
Lina Lamont : Emma Kate Nelson
 R.F. Simpson : Robert Dauney
Dora Bailey & Miss Dinsmore/diction coach : Emma Lindars
Roscoe Dexter : Matthew Gonder
Rod &Tenor : Matthew McKenna
Zelda Zanders : Karen Aspinall
 Direction musicale : Stephen Betteridge
Mise en scène : Robert Carsen
Costumes : Anthony Powell
Chorégraphie : Stephen Mear
Décor : Tim Hatley
Dramaturgie : Ian Burton
Lumières : Robert Carsen
Lumières : Giuseppe Di Iorio
Orchestre : Orchestre Pasdeloup
Spectacle tout en anglais, surtitré en français.

Copyright des photos Patrick Berger, Marie-Noëlle Robert et Jacques Demarthon.

mardi 10 novembre 2015

Revue de fards XVIIIe

En fouinant dans mes photos, j'ai trouvé un portrait de moi entièrement fardée et coiffée selon les techniques et avec des produits du XVIIIe. Comme les photos postées précédemment n'étaient pas très convaincantes, j'ai décidé de le poster avec de petits commentaires.
Searching my pictures, I found a portrait of me, in the 18th century style with proper techniques and products, so I decided to speak a little about.

Photo: Luc Morel, Modèle, costume, fards et coiffure: Au Temple des Modes


Sur la peau: pommade teintée de blanc minéral (oxyde de zinc), très léger voile de poudre de talc, "rouge qui imite le naturel"  de la Toilette de Flore sur les joues et pommade teintée de rouge sur les lèvres (carmin).
On the skin: white pommade (with zinc oxide), very little powder (talcum), a "rouge that exactly imitates nature" from Toilet of Flora on my cheeks and a red pommade on my lips.

Sur les cheveux (sales!): après avoir les avoir humidifiés, je les ai torsadés en mini chignons pour les faire sécher toute la nuit. Le lendemain, j'ai ébouriffé le tout, rajouté un peu de pommade à la lavande, repeigné pour bien étaler la pommade, poudré avec une poudre à la lavande bien partout et redonné un coup de peigne. Je parle plus longuement de la façon de procéder ici.

On (dirty!) hair: I twisted my wet hair into very little buns and let it dry during the night. The following day, I combed it, added a little hair pommade, combed again, added hair powder. Here you can see how I did on a wig.

Et voilà!
A gauche: Portrait de la duchesse de Polignac, 1782, par Elisabeth Vigée-Lebrun, à droite: ma version de "mise en beauté" années 1780


mardi 28 juillet 2015

Pet-en-l'air en toile imprimée

J'avais dans mes cartons un très vieux projet de pet-en-l'air dans une toile de coton imprimée achetée il y a longtemps. Il a attendu longtemps parce que je voulais me refaire un corps baleiné que l'on aperçoit un peu sur cette photo de premier essai.
I had in my boxes a very old project of pet-en l'ai in a printed cotton fabric bought long ago. I waited a long time to finish it because I wanted to remake me stays (you could see it on this picture).


Comme la jupe était faite depuis très longtemps, j'ai décidé de faire tout le corsage à la main, selon les techniques de montage XVIIIe. J'avais un peu de mal à saisir comment étaient cousu les revers sur le devant mais grâce à l'aide d'Evelyne Bouchard, ça c'est éclaircit.
As the skirt was made for a long time, I decided to sew the bodice by hand, according to 18th century techniques. I had a little trouble to understand how the robings were sewn, but with the help of Evelyne Bouchard, that became clair.


Le haut des plis plats. Le montage des manches est également fait selon la technique du XVIIIe. Katherine et Lauren vous l'explique en anglais ici et .
Top back of the dress. I setted the sleeves in the 18th century way, as explained by Katherine and Lauren.


Une photo du côté avec la couture de côté et l'ouverture pour glisser la main pour accéder aux poches. Je n'ai pas pris de photo de l'intérieur parce que c'était vraiment trop moche!


Le pet-en-l'air est fermé par un long ruban passé dans des portes d'agrafes. Ca masque parfaitement mon corps baleiné, qui est de toute façon dans le même tissu que la tenue.
The pet-en-l'air is closed by a long ribbon on the front. It perfectly hides my stays, which  anyway is in the same fabric as the dress.

J'ai réalisé la tenue pour l'animation de Champs sur Marne le 19 juillet dernier. J’interprétais une marchande de fard en 1780. Ma tenue se voulait un peu démodée mais malgré tout coquette. Je l'ai porté avec une chemise, un fichu en dentelle (1900 en fait), des mitaines en filet (qui doivent être mi XIXe) et un bonnet rond dit parfois à la laitière retenu par un ruban. Le bonnet est en organza de soie, entièrement cousu à la main, avec des ourlets roulés. Seuls bijoux: une paire d'anneaux plaqués or (ça sert également de capital à l'époque!).
I sew it for the animation at Champs sur Marne on the last July, 19th . I interpreted a seller of rouge in 1780. Clothing was intended as a bit dated but still elegant. I wore a shirft with a lace kerchief (1900 actually), net mittens (which should be from the mid 19th) and a round cap sometimes said "à la laitière" held by a ribbon. The bonnet is made of silk organza, entirely hand sewn with rolled hems. Only jewelery: a pair of gold-plated rings.


Quelques photos, some pictures:




Le jeu des Grâces, Graces game



La photo bêtisier:
"Les insectes sont nos amis, il faut les aimer aussi..."


Merci à Luc Morel, Alain Warnier, Serge Guerin et Cristoph pour les photos!





mardi 21 juillet 2015

Le gras, c'est la vie!

A l'occasion de l'animation que la Compagnie de l'Histoire et des Arts faisait dimanche dernier au château de Camps-sur-Marne, et pour laquelle j'incarnais une marchande de fards; j'ai réalisé non seulement des fards selon des recettes de l'époque, mais également des pommades et de la poudre. Nous avions parmi nous quelques cobayes à cheveux longs ou mi-longs, aussi bien femmes qu'hommes, qui ont bien voulu se prêter au jeu des tests grandeur nature.
 
 
Après avoir bien pommadé chaque mèche, j'ai appliqué de la poudre parfumée au pinceau, également mèche à mèche puis j'ai peigné pour que la poudre soit bien étalée et enrobe bien chaque cheveux. J'avais réalisé différents parfums à la fois pour la pommade et la poudre, d'après les goûts de l'époque: épices, lavande, fleurs d'oranger et jasmin. C'est la lavande qui a remporté tous les suffrages!
 
 
 
 
Les cobayes ayant joué le jeu de ne pas se laver les cheveux, le temps de pommadage a été relativement court par rapport à celui du poudrage, qui a nécessité presque 250gr de poudre par tête à cheveux très longs.

 
Ici on voit bien le côté gras et le côté aérien avec la poudre.
 



Voici le résultat de dos (malheureusement, nous n'avons pas pensé à prendre une photo de face et la demoiselle a porté un chapeau toute la journée), coiffure réalisée par Decorum et Bagatelle.
 
Et pour finir une jolie photo de deux de nos non moins jolis cobayes: la première a les cheveux très brun (et a été coiffée par Emmanuel Courrau), la seconde qui a servi pour les photos est plutôt châtain.
 
 
Elles ne sont pas belles? Merci les filles!
 
On s'y croirait, non?
Sir Joshua Reynolds, The Ladies Waldegrave, 1780
 
 

 

mardi 14 juillet 2015

Tests comparatif des rouges

J'ai décidé de comparer les différentes matières colorantes de rouge selon chaque type de recette du XVIIIe.

La recette ici retenue est le rouge dit Turc, qui est liquide. C'est une recette que l'on trouve chez de nombreux auteurs, avec très peu de différences: Nicolas de Blégny Secrets concernant la beauté et la santé. Tome premier Paris : Laurent d'Houry et Veuve de Denis Nion, 16889-89, Pierre Buc'hoz, La Toilette de Flore, Paris: 1771, etc.

 Voici ce que j'en ai conclu:

10gr. de Rouge  Rouge Turc   
Ingrédients
%
gr
Phase Aqueuse
     - Bois du Brésil en poudre
5,5
0,55
     - Vinaigre blanc
88,7
8,87
     - Eau de  rose avec gomme d'adragante
5,4
0,54
Ajouts
     - Alun
0,4
0,04



Faire bouillir à petit feu rouge+vinaigre pour réduire de deux tiers. Filtrer.

Ajouter l’alun et l’eau de rose avec la gomme adragante.


Buch'oz indiquant que l'on peut remplacer le Bois du Brésil par de la cochenille ou du bois de santal rouge, j'ai eu envie de tester avec ces ingrédients mais également d'autres, utilisés soit plus tard, soit par d'autres pays (coquelicot, hibiscus) et surtout avec la star des colorants cosmétiques rouge du XVIIIe siècle, l'orcanette.



Test sur le bras et le papier:
1. Bois de santal: Je n'ai pas pu filtrer ma version au bois de Santal cr je l'ai trop réduite et étant devenue pâteuse, elle ne passait plus à travers le filtre! Le résultat est du coup un peu faussé.
2. Bois du Brésil: c'est l'ingrédient originel. Très foncé, il semble avoir éclaircit. Peut-être à diluer?
3. Cochenille: merveilleuse couleur dans le flacon rouge mais vire au brun sur mon bras et carrément au noir sur le papier! Portant, c'est ce qui reste le plus longtemps, même après avoir rincé, j'ai encore la trace rouge-brune!
4. Orcanette: très peu coloré, tirant au brun. La mixture a produit des mucilages (en même temps, c'est une plante!).
5. Coquelicot: Très beau rouge, semble virer au brun à cause de l'alun Très jolie couleur dans le pot et sur ma peau mais ne reste pas.  Vire au bleu-gris sur le papier. A également produit des mucilages.
6. Hibiscus: Le plus rose et très jolie couleur (sur mon bras, même remarque que le coquelicot), vire petit à petit au bleu sur le papier.




J'ai également fait d'autres tests  à l'échelle échantillon des différents types  de recette de rouge (seule me manque la recette au raisin, mais ce n'est pas encore de saison!). Vous verrez les résultats à Champs-sur-Marne dimanche si vous êtes présents.
Je posterai peut-être des photos s'il m'en reste.

Mes conclusions sur les tests de recette de rouge (gras, liquide et poudre):


Ce que j'ai appris sur les rouges avec ces expériences, c'est qu'en général, un rouge gras ne teinte pas ou très peu. Pour avoir un rouge tenace, il faut qu'ils soit astringents, à base de vinaigre ou d'alcool. Les recettes de rouges indiquées dans les manuels d'époque sont d'ailleurs souvent liquide, il y a toutefois une recette de rouge gras liquide mais je ne suis pas en mesure de la tester car il faut faire macérer les pigments dans une pâte d'amande broyée puis en extraire l'huile par pression à froid.
On en trouve également en poudre, chez Auguste Caron (à base de cochenille et talc, à différentes proportions pour obtenir différents tons).
Les recettes de rouges gras (qui finalement sont peu présents dans les manuels) sont en fait des recettes de pommade pour les lèvres (gercées ou pas) à laquelle on donne une jolie teinte rose/rouge avec de l'orcanette.

lundi 13 juillet 2015

Les ingrédients des fards: les rouges

Avant de me pencher sur des tests de recette de rouge, je voudrais revenir sur les matières colorantes rouges qui étaient utilisées et celles que j'ai ajoutées à mes tests:


 Les attestés:

1. Bois de santal rouge:  C'est un bois que l'on trouve en Inde, au Népal, en Australie. . réduit en poudre, il est rouge orangée et sent très bon (il peut servir d'encens).

2. Bois du Brésil: Il est également appelée Pernambouc. Protégé, il est difficile à trouvé (mais ça ne veut pas dire que c'est interdit, c'est juste contrôlé par le CITES). Le mien est très foncé, presque noir.
Il est également utilisé comme plante tinctoriale textile.


3. Cochenille: L’acide carminique (C22H20O13) est un éther de couleur rouge présent naturellement chez la cochenille. Cet insecte parasite produit l'acide pour se protéger des prédateurs. L'acide carminique est l'agent colorant du carmin.Le carmin peut être à ce titre synthétique ou naturel (par les cochenilles séchées et réduites en poudre). C'est le moment polémique du billet! Le carmin est interdit aux Etats Unis dans l'alimentation au titre qu'il augmenterait le risque d'hyper-activité chez les enfants.  Il n'est pas interdit en Europe, mais reste à savoir si on utilise la version synthétique (pour les cosmétiques) ou la version bestioles parasites écrasées (pour l'industrie alimentaire) ... Berk!

Pour ma part, j'ai fait la version trash: j'a acheté des cochenilles entières sèches. Ca m'a dégoûtée au début puis je m'y suis faite. Je voulais juste faire des tests de couleurs, je ne les utiliseraient pas pour des fards "utilitaires". Surtout que la cochenille aurait un potentiel allergisant.


4. Orcanette: J'ai longtemps fait des recherches parce qu'il semble qu'il y a des confusions, même à l'époque. Les auteurs parlent parfois de buglosse ou anchusa. Bref, la taxinomie des plantes, toute une histoire! ;-) Il s'agit bien de l'orcanette des teinturiers. Ce qui me chiffonnait c'est qu'elle est très utilisée au XVIIIe et encore aujourd'hui dans les baumes à lèvres bio aux Etats Unis alors qu'elle fait partie de la liste II de la pharmacopée française. C'est à dire qu'en ingestion, les effets secondaires sont plus importants que les bienfaits. Après avoir réfléchis longtemps, je me suis dit que que j'allais quand même la tester et que les doses ingérées via la pommade à lèvres seront plus que minimes (parce que non seulement je filtre mais en plus, ça n'est pas pire que les colorants chimiques des rouges à lèvres modernes!).

Les supposés:

5. Coquelicot: Il est utilisé dans le aker-fassi avec parfois de la grenade. C'est un rouge portée par les femmes berbères. Il a l'avantage de teindre les lèvres et de les adoucir. Par contre, la couleur rouge ne migre pas dans les substances grasses. Ou alors il faudra le rajouter en poudre à votre baume, sans le filtrer.


6. Hibiscus: cette jolie plante à fleurs rouges, rose ou bleues, a des vertus médicinales, cosmétiques et culinaires. Elle sert aussi bien à faire de bonnes infusions, le bissap. Comme le coquelicot, elle n'aime pas trop l'huile.

7. L'oxyde rouge: il est contenu dans l'ocre rouge, un des premiers "fards" utilisés (on en a retrouvé dans des tombes néolithiques). Très colorant mais contrairement à ces confrères cités plus haut, il colorie dans la masse, sans laisser de transparence (ça peut être un atout)  et il est du côté des orangés, tandis que les autres tirent vers le rose, le pourpre.

Comment préparer ses cheveux à la coiffure XVIIIe.

English speakers: a post only in French today to explain how to prepare your hair to be style in the 18th century way. It's works also for wigs. 
This this the same way explained by LBCC Historical in her video in the bottom post.


En écho à la journée 1780 au château de Champs-sur-Marne, pour laquelle je serai une marchande de fards, je voulais vous montrer comment préparer ses cheveux à faire une coiffure XVIIIe à la façon de l'époque, parce que franchement, ça change tout!
Et la bonne nouvelle, c'est que ça marche aussi sur les perruques!

Finis les cheveux lisses, qui glissent, brillants et pas assez volumineux, voici la méthode qui va vous permettre d'avoir une super coiffure XVIIIe.
Quelque part, je trouve ça aussi important que le corps baleiné sous une robe.

1.Les ingrédients:

Pour cela, vous aurez besoin d'une pommade, faite à base d'huile et de cire. Le mieux est d'utiliser du saindoux, comme à l'époque. On en trouve encore dans les bonnes charcuteries, voire certaines grandes surfaces.
Pour 100gr: 90.8gr de saindoux, 22.5gr de cire blanche et 0.5gr de Vitamine E (pour éviter le rancissement mais pas obligatoire). Le tout se fait fondre au bain-marie. On peut ajouter une dizaine de gouttes d'huile essentielle pour parfumer (lavande, orange, citron et plus chères rose ou fleurs d'oranger). Vous pouvez remplacer le saindoux par une huile (olive, noisette, sésame éventuellement) mais il faudra mettre un peu plus de cire (pas beaucoup) ou de l'huile de noix de coco (qui est solide en dessous-de 25°C).

L'amidon: il peut être de maïs ou de blé. J'en ai trouvé sur commande en pharmacie (1kg). C'est celui de blé qui est le plus adapté je trouve.

Attention: si vous avez ajouté des huiles essentielles, faites un test (pli du coude, creux du poignet) 48h à l'avance pour être certain que vous n'aurez pas de réaction allergique!
 
2.Le matériel:
Vos mains, un gros pinceau, un peigne assez fin et une brosse en sanglier.


3.La procédure:


La pommade:
Sur vos vrais cheveux, plus vous aurez les cheveux gras, mieux ça sera car ça écourtera la phase pommadage.  Brossez bien dans tous les sens avec la brosse en poils de sanglier pour étaler le sébum, plus avec le peigne, d'abord les grandes dents puis les petites. Toujours dans une optique d'étalement du sébum. Il doit bien recouvrir tous les cheveux.
Sur une perruque ou si vos cheveux ne sont pas assez gras: prenez une noisette de pommade dans vos paumes que vous chauffez pour qu'elle devienne presque liquide, étaler mèche à mèche (environ 5cm). Bien enduire la mèche avec les doigts et au peigne. Attention à ne pas en mettre trop, c'est un coup de main à prendre! Procédez pour toute la chevelure en finissant de bien peignez partout pour égaliser.

Voici le résultat obtenu sur une perruque châtain clair/blond foncé:


Vous voyez, gras mais pas tant que ça, juste ce qu'il faut!

La poudre:
Le mieux est de le faire dehors, dans sa baignoire ou dans sa douche!
Avec un gros pinceau, mèche à mèche, poudrer généreusement toute la mèche, devant, derrière, dessous, dessus, haut, bas! Il faut bien enduire la mèche, car l'amidon va absorber le gras! Peignez, seulement au peigne, pas à la brosse. Procédez pour toute la tête.
Et c'est là que la magie opère, même sur perruque!
Les cheveux deviennent légers, aériens, volumineux et doux!Ils prennent une jolie teinte un peu plus claire mais pas tant que ça.




LBCC Historical, une boutique qui refait des cosmétiques anciens (d'après des recettes d'époque ou adaptées) et les vends sur etsy,  fait souvent de très bonnes vidéos sur comment appliquer les produits qu'elle vend.

Elle a récemment fait des vidéos sur le même thème que ce billet. C'est en anglais et comme elle parle vite, vous ne comprendrez peut-être pas tout, mais au moins vous verrez sa technique et le résultat:


Je vous conseille vivement de regarder ses autres vidéos!

Vous voilà prêt(e) pour vous coiffez!

Petit bonus:

Un petit truc pour former le pouf ou le tapé sur le haut du crâne: avec des mèches d'extension que vous aurez crêpées ou du crin ou un donut à chignon (coupé pour en faire un boudin), enroulez la partie des cheveux qui part du haut de chaque oreille et qui passe au dessus du front et épinglez à l'arrière, comme ici:

Finalement, mon tapé fait avec un donut coupé était trop haut, je l'ai refait avec juste des mèches d'extension crêpées.



lundi 22 juin 2015

Robe allégorique années 1660 pour Vaux le Vicomte

 Après la robe gris perle de l'année dernière, je suis tombée amoureuse de la robe portée par Hortense Mancini dans le tableau d'Henri Gascar ci-dessous.
After the moon colored dress of last year, I fall in love with the gown worn by Hortense Mancini on her portrait by Henri Gascar.


J'ai travaillé avec le même patron que ma première robe (celui de Nehelenia): le corsage est bâti comme un corps baleiné recouvert. C'est d'ailleurs un "corps de robe" comme cela s'appelait à l'époque. Il est un coton et les baleines en plastiques. Je l'ai fait demi-baleiné pour plusieurs raisons: ça me corsette autant qu'un complet, c'est plus léger et ça fait une silhouette plus fine qu'un complet.

I worked with the same pattern I used for m y first dress (Nehelenia): the bodice is constructed as stays. In French, the period term is "corps de robe". It's made off cotton and plastic bones. It's half-boned because it's lighter and it's working as well as a full boned bodice.




Le tissu est un synthétique or et ivoire de motifs baroques que j'avais depuis très longtemps. J'ai monté trois largeurs de lé pour la jupe avec des plis canons plissés à la main. J'ai fait ça totalement au pif. Je me base sur la largeur de tour de taille et je plisse autant que possible. Le tout est porté sur un jupon blanc, un autre en taffetas rouge et une sorte ce mini demi jupon en matelassé. La jupe est ourlée à la main. Tout comme la petite "cape" en taffetas de soie rouge.


The fabric is a golden and ivory synthetic mix with baroque patterns from my stash. For the skirt I use three panels basted with hand-made cartridge pleats at the waist. It's worn over two petticoat (white cotton and red taffeta) plus a padded mini petticoat. The skirt is hand hemmed, ans the red cloak of silk taffeta.



Pour la décoration, j'ai utilisé des perles naturelles grises et des perles d'eau douce qu'il me restait de mon kokochnik. J'ai fait une tiare en papier mâché sur armature métallique, peinte à la cire dorée. La tiare est décorée de montages de plumes d'autruche. J'explique comment on fait des montages ici. J'ai également acheté des broches en fausses perles grises pour attacher la cape et le devant de corsage. La dentelle du col est une dentelle ancienne.

I used natural grey pearls and the left over fresh water pearls form my kokoshnik for the embellishment. The tiara is made of papier mâché on metallic thread, painted with gold wax. The tiara is decorated with plumes. I made a tutorial here. I bought fake grey pearls brooch to tie the cloak and use a devant de corsage. The decolletage lace is antic.

Et voilà le résultat!


De dos/ from the back.
Sur les marches du château de Vaux le Vicomte.




La rhingrave a été réutilisée cette année encore, avec quelques améliorations: la cape a été décorée sur le bords de galons, un chapeau a été décoré de montage de plumes et d'une rosette, ainsi que les chaussures.

The rhingrave been worn again this year with some improvements: the cloak was decorated on its sides, a hat decorated with plumes and rosette, as the shoes.