Trucs,
astuces et repères visuels.
Public
visé : débutants
Préambule : ceci est l’objet de mes recherches et
tests, il n’est en aucun cas un point de vue ferme et définitif sur la
question. ;-)
Il a été rédigé pour la Convention du Costume de 2018 (oups!). Les illustrations et montages sont issus de mon powerpoint.
I.
La
préparation des cheveux
1. Lavage et entretien
a) Le shampoing moderne
* Le shampoing
actuel moderne date des années 1930.
Ex : Hans Schwarzkopf est crédité comme créateur du shampoing moderne liquide à Berlin en 1927.
Procter & Gamble avec Drene au milieu des années 1930 : c'est le premier à remplacer le savon par un tensioactif synthétique.
L’Oréal 1931 avec Platinosel
Dop en 1934
Procter & Gamble avec Drene au milieu des années 1930 : c'est le premier à remplacer le savon par un tensioactif synthétique.
L’Oréal 1931 avec Platinosel
Dop en 1934
Shampoing Drene, Source https://americanhistory.si.edu/collections/search/object/nmah_688587, consultée 13/04/2020 |
Ces shampoings modernes permettent un lustrage de la fibre
capillaire, un démêlage plus aisé et ne laissent pas de traces ternes ou
blanchâtres dues à une réaction savon et calcaire.
Cependant, d'après mes expériences, que vous ne pouvez pas réussir une coiffure
parfaitement historique avec ses shampoings modernes, à cause, justement, de ces propriétés. Ça reviendrait à essayer
d’avoir une forme de robe du XVIIIe siècle sans corps à baleines.
b) Le shampoing avant le shampoing
Avant ces shampoings modernes, le lavage des cheveux
pouvaient se faire selon deux grandes techniques :
* en absorbant le sébum : avec des poudres d’amidon,
d’argile (à sec ou en cataplasme), etc.
* en dissolvant le sébum : avec du savon (en
paillettes, en pain), du savon noir, des plantes réduites en poudre (la
saponaire, l’ortie ou plus exotique le bois de Panama), des plantes bouillies, des
acides (lotion à base de vinaigre, citron, etc).
Les œufs apparaissent également souvent dans les recettes.
Impératrice Elisabeth d’Autriche en utilisait une trentaine par lavage avec du
cognac. Cela prenait une journée , heureusement que tous les quinze jours!
De façon générale, l’entretien conseillé est le brossage et
le peignage quotidien des cheveux. Cela permet d’enlever la poussière, de les
aérer et d’enlever la vermine ( !). Le second conseil le plus prodigué est
de les graisser (voir plus bas) avec des huiles, des pommades.
Si le cheveu est gras, des lotions sont possibles. Pierre Louis Alphée Cazenave, dans De la décorationhumaine. Hygiène de la beauté Paris : Paul Daffis, 1867 conseille la recette suivante : eau + bicarbonate+jaunes
d’œufs ou chlorate de potasse et eau de rose. Cazenave conseille également de
lavage par amidon, comme il se pratiquait aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Petit
focus : aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’entretien passe
par des pommades puis un poudrage. Lors de la phase du décrassage avec un
démêloir fin, la poudre part et le cheveu est beaucoup plus propre. C’est le
principe du shampoing à sec !
Pourquoi l’eau est si absente de l’entretien ? Elle
est vectrice ce maladies. Il n’a pas d’eau courante et encore moins chaude. Imaginez
vous laver les cheveux, qui sont très longs, en hiver, dans une maison
uniquement chauffée par poêle ou cheminée…
Pierre Louis Alphée Cazenave indique même que l’eau froide peut être la cause de perte des
cheveux !
Cartes postales fin XIXe montrant des femmes aux cheveux très longs. L'ondulation est due aux tresses.
La célèbre Lola Montèz (1821-1861) conseille l’inverse aux petites
filles, dans un livre paru en 1869 et leur dit de se les laver à l’eau froide,
chaque matin ! En fait, elle dit de se laver les racines avec une éponge
humide. Elle préfère le brossage au peignage. Une brosse un peu plus dure pour
démêler et une souple pour lisser.
Pour le lavage, encore des œufs (blancs en neige posés et
laissés sécher, puis lavage à l’eau de rose et rhum. Elle parle d’une eau de
miel, en fait un mélange d’huile d’olive, d’alcool, d’hydrolats et de poudres
aromatiques.
Jusqu’à l’invention du shampoing moderne, ces techniques ne
moussent pas.
2. La préparation à la coiffure
a) Pommades et poudres
Cet entretien permet de ne pas décaper le cheveu ni de trop
de lisser. Cela lui donne du corps, du volume et de l’épaisseur. Cela est
encore amplifié par le fait que les femmes ne se coupaient pas les cheveux.
L’usage de pommades est extrêmement courant. Il fait tenir
les coiffures mais il permet également de protéger la fibre capillaire des
torsions et aussi du chauffage lors de l’utilisation de fers à friser ou
cranter.
Focus
n° 2 sur le XVIIIe : la pommade et la poudre sont essentiels
pour obtenir une coiffure XVIIIe, je n’insisterais jamais assez dessus. En plus
de parfumer, la pommade va protéger les cheveux des agressions, faire tenir la
coiffure (il existait deux sortes de pommades, une dure pour faire tenir et une
souple pour le pommadage initial). La poudre va absorber l’effet gras, alléger et
faire doubler (littéralement !) le volume de la chevelure. Cette technique
est imparable pour faire une coiffure XVIIIe, tout simplement parce qu’elle était utilisée à l’époque. Il faut juste réussir à doser afin que
le nettoyage ne soit pas trop pénible.
Johann Anton de Peters, Intérieur avec jeune fille se peignant à sa toilette, années 1760-70. La houpette sert à aapliquer la poudre sur les cheveux. |
Je vous renvoie sur les articles que j'ai déjà écrits sur le sujet.
La poudre peut également servir à texturer pour des
coiffures à volume des autres périodes (XVIIe, XIXe, années 1940 et 1960).
Il existe également des sprays texturants dans la vie
moderne (bio, naturels, conventionnels, cheveux gras, cheveux secs, etc).
b) Boucles, crans et autres
Les femmes avaient l’habitude de se tresser les cheveux
pour passer la nuit (en particulier au XIXe), ce qui non seulement laissait de
jolies vagues mais également donnait plus de corps aux cheveux !
Je vous conseille donc, surtout si vous avez les cheveux
fins de vous friser les cheveux.
Pour cela, il existe diverses techniques :
Sur cheveux humides : bigoudis plus ou moins larges,
pins-curls (parfait pour le XXe siècle), tresses, nœuds bantous (pour les crêper), épingles à cranter, papillotes. Je vous renvoie sur Internet, il y a a plein de tutoriels, notamment sur Youtube.
C’est ma technique préférée : la plus durable, la moins agressive mais la
plus longue à faire sécher.
A gauche: Hogarth, Le mariage à la mode: la toilette (détail), 1743, à droite: Liotard, Madame Liotard et sa fille
Deux papillotes à froid.
Sur cheveux secs : les fers à friser et cranter. Je ne
suis pas fan de cette technique : elle abîme les cheveux, elle tient moins
bien et prend du temps le jour J ! Je trouve que les boucles sont moins
belles et tout de suite reconnaissables en tant que faites au fer à friser
moderne. Sur cheveux secs, vous pouvez
aussi tester la technique du fer plat et rond sur papillote rondes en papier. Avec cette technique, il faut réépingler la boucle une fois sortie du
fer pour la faire refroidir en forme, sinon, elle va perdre sa forme.
A noter que le crêpage est peu cité dans les techniques de
coiffure…
A gauche: Hogarth, Le mariage à la mode: la toilette (détail), 1743, Boilly, Les papillotes, 1824.
Deux techniques à chaud.
3. Les aides
a) Les crins
Les crins, comme leur nom
l’indiquent étaient faits en crin de cheval. Ce sont des coussins de diverses
tailles et formes pour donner du gonflant. Ils peuvent être faits en tissu
d’une couleur proche des cheveux, en filet (ils seront souples). L’intérieur
peut être garni donc de crin, de cheveux naturel (en récupérant les siens
notamment) ou synthétiques, de donut coupés.
b) Les postiches
Les postiches sont des rajouts
de cheveux. Ils étaient en cheveux naturels. Nous n’avons pas de traces avant
le XIXe, mais ils devaient déjà exister au XVIIe et très certainement au XVIIIe
siècle.
Les formes se multiplient au XIXe siècle : de simple
mèche d’anglaises, ils deviennent des toupets, des tresses, des chignons, etc.
Ils sont montés par des professionnels. Certainement femmes font monter les
leurs (soit qu’elles les font couper, soit qu’elles les récupèrent sur leur
brosses).
Edgard Degas: Femme devant le miroir. On note le postiche de cheveux à droite. |
c) Les perruques
Les perruques semblent avoir été utilisées très
temporairement par les femmes. En effet, la période, bien que vaste, est assez
unanime sur le fait que la chevelure est la parure naturelle de la femme, son
principe même de féminité.
Les perruques peuvent être portées par exemple au XVIIe,
lorsqu’une couleur autre que la sienne est à la mode. Elles sont également
portées lors de la mode des cheveux courts au tournant du XVIIIe-XIXe siècle.
4. Les outils
En plus du peigne et de la brosse, les femmes utilisent une
armada d’épingles et de peignes destinées à la coiffure. Certaines sont également décoratives.
Des peignes de différentes formes et tailles sont également utilisés.
5. La décoration
Les fleurs sont une valeur sûre. Si vous en avez des fraîches ou des biens faites en tissu, n'hésitez pas! Les rubans sont également très utilisés car à l’époque ils valent chers et sont souvent la parure, même des moins fortunées. Si vous avez les moyens, les diamants et leurs imitations les strass (cristaux ou
Rhinestones en anglais) sont des incontournables mais uniquement pour les grandes parures (tenue de cour, soir). Les strass sont d'ailleurs inventés au XVIIIe siècle en Allemagne (Rhine-stone, vous avez compris? ;-) ). La perle est de toute tenue, de très bon goût et peut être portée toute la journée. Les plumes sont présentes à certaines périodes mais elles n'ont pas toutes la même forme, taille ou disposition. C'est un sujet en soi!
Des fleurs... |
Des perles... |
Des perles... |
Et des plumes. |
1.
Les Petites têtes
a.
1720-1750
b.
1800-1810
c.
1880-1890
d.
1910
e.
1920
2.
Les têtes volumineuses
a.
Sur le sommet du crâne
*
1690-1700
*1760-
1770
*1870
*
1890-1900, 1910
b.
Sur les côtés et/ou la nuque
*
1620-1680
*1850
*
1910
c. Sur les côtés et/ ou le
sommet du crâne
*1610
* 1830-40
d. Partout !
*1780
Cas particuliers: les années 1790 et 1860!
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