samedi 20 mai 2023

Liens utiles

 Ici une répertoire de liens utiles, divers et variés, amené à grossir. N'hésitez pas à fouiller les différents réseaux sociaux de ces sites.


Costumiers professionnels et boutiques en ligne

The Boudoir key (corsets sur mesure)

Emmanuel B Courau (spécialisé XVIIIe, Belle Epoque et corsets)

Jane's wardrobe (toutes périodes confondues)

ETquette (sous-vêtements Belle Epoque, autre que corset)

Gibson Girl dress (mode 1900)

Emmy design ( 1900, rétro)

Allures d'Antan (accessoires, bijoux, chaussures et costumes)

The Bohemian Belle (bijoux, accessoires, costumes)

Nehelenia patterns (patrons, accessoires, tissus, etc)

La Rose passementarie (patrons, accessoires, etc)

Prior attire (costumes et livres)

Chaussures:

American duchess 

Memery shoes

Jobearboots

  Harr shoes

Blogs et sites de costumiers pro ou passionnés (tuto, patrons, etc)

Certains sont d'anciens blogs, plus mis à jour mais restent intéressant pour les recherches exposées.

 Marquise.de

Sew historically

 Wearing history blog

Jenny la fleur

Démodé

 Festive attire

Prior attire blog et la première version A damsel in this dress

Atelier nostalgia

Temps d'élégance

Le blog de Callisto

Des modes& ( avec patrons d'époque notamment)

A most beguiling accomplishment

 All the Pretty dresses

 Anno 1776

Before the automobile version 1 et version 2

Handbound costumes

 Dames à la mode

Diary of a mantua maker (et sa page youtube The Nicole Rudolph)

 Abby Cox

Pia, art histoire et mode

Patrons

Truly victorian

Palais Galiera (gratuit)

French Créa Vintage

Marquise.de

 Wearing history

Des modes &


Sources, magasines et revues

Je vous renvoie à l'article que j'ai écris dessus.



jeudi 18 mai 2023

La Mode Illustrée: cours de coupe, la blouse (1905): la blouse (3/3)

Introduction ici, doublure, et pose des agrafes.


Il s'agit aujourd'hui de faire servir de cette doublure à la confection d'une chemisette. Pour donner une forme précise à nos nouvelles explications nous avons fait le choix dans le journal de la blouse simple ci-dessus, d’exécution assez facile, de façon que nos lectrices puissent se rendre compte de la manière de reproduire les autres modèles publiés chaque semaine. Seule l'encolure de cette blouse offrira peut-être quelques difficultés aux débutantes, car elle risque de bâiller sur la guimpe de guipure; aussi nous proposerons-nous de dire, dans un prochain article, le moyen de parer à cet inconvénient.
Cette blouse peut-être exécutée en lainage léger de teintes claires; les étoffes granitées laine et soie rappelant la louisine, la louisiane [je n'ai pas pu trouver exactement ce qu'étaient la louisina et la louisine, mis à part que se sont des étoffes de soie] même, les taffetas souples, les soies de fantaisie, les soies de fantaisie, toiles de soie, toiles de laines unies ou à disposition, les satins souples pourraient également convenir. Ce sont les matériaux utilisés qui la rendront plus ou moins élégante. Nous conseillons toutefois pour un premier essai de ne pas employer un tissu trop cher; nos lectrices auront ainsi moins de regret s'il leur arrive de commettre une erreur en coupant leur étoffe. 
Les liserés qui dessinent l'encolure, suivant les bords du devant et garnissent les poignets, sont faits en étoffe pareille, soit en taffetas ou en velours. Pour plus de facilité, nous les remplacerons par un petit galon de fantaisie, qui tourne facilement à cause des dents du bord.
Le bas des manches peut être fait en étoffe pareille à celle du corsage, ou en guipure, rappelant la petite guimpe. Cette seconde combinaison rendra la blouse plus élégante  que la première.

Fournitures:

1) 2m 50 à 3 m de tissu en 1m20 de large ou bien 3m50 en 80 cm de large
2) 50cm de guipure en laize de 45 cm de large ou 1m si les poignets doivent être faits également en guipure.
3) 50 cm de taffetas léger crème pour mettre sous la guipure ou bien 1m si les poignets sont aussi en guipure.
4) 4m de petit galon
5) 4 boutons fantaisie


Remarquez, en examinant les patrons, que les devants et le dos sont formés de trois partie: le corsage même, l'empiècement, puis la guimpe.


La partie 1 du dos, dont le patron ne donne que la moitié, se taille d'un seul morceau sur l'étoffe pliée en deux (voir planche I, fig 1), c'est-à-dire sans couture au milieu. La pièce2, qui est le devant, se répète deux fois, en sens opposés (voir planches I et II, figures 2, 2bis et 3). Bien observer l'annotation de ces deux patrons et ne s'en servir que lorsque l'étoffe aura été plissée. Il est bien entendu aussi que les [valeurs] coutures doivent taillées en plus. Pour les deux côtés du devant, on coupe deux rectangles d'étoffe de 45 cm sur 70 à 80 cm de large, et pour le dos un troisième rectangle de 40 cm de haut sur 80 cm de large- c'est-à-dire ayant environ deux fois la mesure du patron prise en droite ligne dans sa plus grande largeur. Disons d'ailleurs que les chiffres se rapportent ici à un mannequin 44 [voir mesures dans l'article d'introduction]; on devra donc les modifier proportionnellement aux mesures des patrons employés. On coupe ces rectangles sur l'étoffe comme l'indiquent les N° 1,2, 2bis et 3 des planches I et II.
Ces planches I et II montrent la manière de disposer les patrons, d'abord sur un tissu en 80cm de large, puis sur un autre tissu de 1m20 de largeur.  Dans e premier cas, l'étoffe étant pliée dans la longueur, il faut, après avoir taillé les manches, replacer le patron dessus pour enlever dans le haut d'un côté la partie formant l'échancrure qui marque le dessous du bras. Le meilleur moyen de ne pas tailler les deux manches du même côté est de les étendre l'une sur l'autre sur la table, endroit contre endroit, puis d'y fixer le patron avec des épingles, la ligne marquant le droit fil du patron correspondant exactement avec le droit fil de l'étoffe.
D'ailleurs, si, en posant leurs patrons sur l'étoffe, nos lectrices regardent bien la place qu'ils occupent sur les planches I et II et se conforment aux instructions qui les accompagnent, elles sont presque certaines de le pas faire d'erreur.




La planche III donne également la manière de disposer les patrons de la guimpe et du col sur la guipure en 45cm de large. Taillez ces patrons en laissant 3cm régulièrement sur tous les contours, mais surtout le long des deux lignes c b . Taillez ensuite exactement les mêmes pièces et dans le même sens dans le taffetas crème, et bâtissez la guipure sur ces dernières; puis marquez les contours du patron, et la ligne du milieu du devant et du dos par un bâti, comme nous l'avons expliqué dans un précédent article.
C'est ce petit empiècement ou guimpe que nous allons commencer par établir sur la doublure.Pour cela, bâtissez la couture d'épaule c d du côté droit du devant contre c d du côté gauche du dos. L'autre côté demeurera libre et sera fermé plus tard par des agrafes.
Enfilez la doublure du corsage que vous avez préparée d'avance - ou bien posez la sur le mannequin si vous en avez un- et ajustez votre empiècement dessus en commençant par fixer les lignes droit fil du milieu du devant et du dos de l'empiècement sur les lignes correspondantes de la doublure. Aidez-vous ensuite, pour l'essayage des conseils déjà donnés à ce sujet. Otez le corsage et faites les corrections nécessaires s'il y a lieu.  Cousez ensuite à la machine la couture de l'épaule droite, puis ouvrez-la avec la pointe du fer. Rabattez la guipure et le taffetas sur un demi centimètre à l'intérieur de l'empiècement depuis le milieu du devant jusqu'à la ligne c, b de l'épaule gauche, y compris celle-ci, et fixez par un point de chausson (fig II). Le long de cette ligne c d , cousez des agrafes "Le Long n°1" de 2 en 2 cm et à un demi centimètre environ du bord. Dissimulez ensuite le pied de ces agrafes et le repli du devant sous un extra-fort crème (fig. II).



Cette partie de l'empiècement devra rester libre afin qu'on puisse attacher le corsage (voir fig. VI).


Replacez la doublure sur le mannequin ou sur la personne à qui le corsage est destiné, pour épingler l'empiècement avant de la coudre définitivement. Bâtissez l'encolure à celle de la doublure, en allant de droite à gauche, depuis la ligne du milieu du devant, jusqu'à la couture de l'épaule gauche. Le long de la cette couture, plaquez l'empiècement du dos  I ter, sans y faire de rentrer pour éviter les épaisseurs et laissez-le dépasser sur le devant (fig. VI). Cousez ensuite les petites brides correspondant aux agrafes posées précédemment, ou des fermetures à pression. Mais les brides ferment mieux.
Avoir soin de les placer de telle manière que les lignes c b du dos et du devant se rejoignent et se suivent exactement (fig. VI). Bordez d'un petit biais de taffetas la partie de l'encolure allant du milieu du dos au milieu du devant en passant par l'épaule gauche (fig. VIII).
Taillez d'abord le col en toile tailleur légère, et en biais, pour l'essayer et le rectifier s'il y a lieu. Le patron en donne la moitié. Nous l'attacherons par derrière en faisant une couture devant. La toile tailleur sera coupée juste sur le patron, ne laissant en plus la largeur d'une couture que sur le devant. En ajoutant de même par derrière 1 cm  au patron du côté droit, on évite que les agrafes arrachent les cheveux.
Une fois le col de toile essayé et ajusté, recouvrez-le de taffetas, puis de guipure, en donnant 1,5 cm de plus sur tous les contours (voir fig. III). Rabattez cet excédent d'étoffe à l'intérieur par un point de chausson (fig. V). Cousez des agrafes et des brides par derrière à la fermeture, en vous souvenant que le centimètre ajouté au côté droit du col doit rentrer sous les agrafes. Des baleines de plumes -spéciales pour col et qui se vendent 75 centimes les trois douzaines- placées en X devant, et une ou deux sur les côtés, empêcheront le col de retomber (voir fig. IV).
 B^tissez ce col le long de la ligne d'encolure (du côté droit seulement), à partir du milieu de la ligne du devant jusqu'à celle du milieu du dos, en prenant à la fois l'empiècement et la doublure. Du côté gauche, à partir du milieu du devant jusqu'à la ligne d'épaule gauche, le col ne prendra que l'empiècement de guipure, et demeurera libre ensuite jusqu'à la fermeture du dos ( fig. VII).  Pour mieux le fixer, on pourra coudre dans le bas en cette partie une ou deux agrafes correspondant à des brides cousues au corsage; mais s'il est bien ajusté nous ne voyons pas la nécessité d'ajouter ces agrafes.
On coud le col à l'endroit à points de modiste, en glissant l'aiguille alternativement, dans le col, puis dans le corsage, de manière à laisser les points invisibles. On fixe ensuite le bord de l'encolure de l'empiècement et du corsage à l'intérieur du col par un point de chausson (fig. VIII); puis pour masquer tous ces rentrés, on double le col d'un biais de taffetas, qu'on bâtit d'abord, pour le coudre ensuite à points d'ourlets (fig. IX).

 Plissage des étoffes.


Nos rectangles d'étoffe destinés au dos et aux deux devant sont là tous prêts à être travaillés de plis.
Nous marquons la place de ces plis à l'envers de l'étoffe, au moyen d'une règle plate et d'un crayon tailleur de couleur, et nous traçons ces premières lignes rigoureusement en droit fil dans le sens de la lisère.
La première à 9 cm du bord droit, indique le milieu du devant, 8 cm plus loin, nous traçons une seconde qui marque la place du premier pli; puis sept autres encore, à 3cm de distance les unes des autres.
Les huit plis indiqués sur le modèle étant établis d'un côté, faites le même travail sur l'autre bande appelée à faire le devant gauche du corsage, mais en sens inverse, c'est à dire qu'au lieu de marquer vos plis de droite à gauche, vous les établirez de gauche à droite.
Toutes ces lignes tracées, passez-y un fil de bâti qui les reproduira à l'endroit de l'étoffe: ce qui fait que celle-ci ne sera pas défraîchie. Nous ne saurions non plus trop attirer votre attention sur ce point: que les lignes de plis tracées doivent correspondre exactement entre elles, lorsque vous mettez les deux morceaux du devant l'une sur l'autre.
Pliez votre étoffe à l'endroit le long des lignes marquées, et bâtissez chaque pli dans toute la hauteur à points assez rapprochés, leur donnant à chacun un demi cm de largeur. L'espace compris entre les plis sera par conséquent, de  2 cm: c'est la distance indiquée sur le patron.
Ces plis sont ensuite cousus à points devants [point droit ou avant] très fins, faits avec une soie également fine, assortie à la nuance du tissu. Si l'étoffe a suffisamment de maintien, les plis peuvent être cousus à la machine en se servant du guide droit, car la moindre déviation causerait un mauvais effet. Les plis seront cousus seulement jusqu'à la hauteur indiquée sur le patron, mais il ne faut pas enlever les bâtis qui les maintiennent jusqu'en bas tant que les pièces ne sont pas taillées.

Dos- le dos comporte onze plis. Marquez-en la place comme vous l'avez fait pour les devants, en commençant par le milieu de la bande. C'est donc cinq lignes que vous avez à tracer de chaque côté de la première, espacées de celle-là, et entre elles de 3 cm. Bâtir ces plis dans toute la hauteur de l'étoffe, mais on peut les coudre seulement jusqu'à celle indiquée sur le patron, en ayant soin de ne pas retirer les fils de bâti avant d'avoir posé le patron dessus et taillé cette partie du corsage, ce qu'on fera après avoir plié le morceau en deux dans sa largeur. La ligne du milieu du patron doit suivre les points de couture du pli du milieu. Donnez 3cm de plus aux coutures des dessous de bras et à l'entournure, 2cm seulement dans le bas. Le haut sera coupé juste comme le patron. Marquez ensuite les contours de celui-ci sur votre pièce de dos, comme nous l'avons déjà expliqué.

Empiècement en étoffe du dos et des devants - La pièce I bis du dos en taillée double en posant le patron sur l'étoffe pliée en deux, sans laisser de couture dans le milieu du dos (voir planches I et II précédentes) en laissant 2cm de plus à tous les autres contours. Marquez ceux-ci, ainsi que la ligne ud milieu, par un bâti. Cette pièce, ainsi que les deux du devant (fig III), sera doublée d'une mousseline à patron placée rigoureusement dans le sens de l'étoffe. Rabattre ensuite le bord inférieur par un bâti.


Devants- Pour tailler les devants, posez le patron sur vos deux morceaux placés envers contre envers, les plis de chaque côté se faisant exactement vis-à-vis, de manière que la ligne du milieu du devant du patron corresponde à celle que nous avons tracée sur l'étoffe, le long de laquelle on la fixe par des épingles. Piquez de même des épingles de place en place pour maintenir le patron, puis marquez les contours et taillez, donnant 3cm de plus aux coutures des dessous de bras et des entournures, 2 ou 3cm dans le bas (fig. I). Le haut est coupé comme le patron. Les dents sont marquées d'un fil de bâti sur le côté droit seulement,. Tracez de même par un fil dans le haut la ligne qui devra suivre l'empiècement (AA de la fig. I).


Assemblage


Il faut alors bâtir une bande de mousseline à patron sous les deux bords des milieux des devants: celle du côté droit aura 8 cm de large et sera posée le long de la ligne du milieu du devant, celle du côté gauche occupera tout l'espace compris entre le premier pli et le bord du devant, à 1cm de ce dernier. Ces bandes doivent suivre exactement le doit fil; on les bâtira à plat sur une table.  Celle du devant droit devra être dentelée, puis le bord d'étoffe fendu jusqu'au creux des dents, pour en faciliter le rabattage (B de la fig. V). Les dents seront ensuite dessinées par un galon (fig. IV), avant de poser l'empiècement, puis doublées d'une bande d'étoffe au corsage (voir C de la fig. V). Le bord du devant gauche sera conservé tout droit et doublé sur toute la largeur de mousseline (D de la fig. V). Tout se travail sera préparé à plat sur une table.


C'est aussi en mettant vos morceaux plissés à plat que vous y bâtissez les empiècements de tissu semblable, tels qu'ils sont disposés au reçu du patron, en ayant soin de diriger les plis du côté de la couture du dessous de bras. Bâtissez ensuite les coutures d'épaule AB, de même que celles des dessous de bras, en suivant les contours marqués, puis essayez la blouse ainsi préparée sur votre doublure garnie de son empiècement de guipure. Epinglez la ligne de milieu du devant de l'empiècement d'étoffe sur celle de l'empiècement de guipure et placez-les bien l'un sur l'autre, l'encolure de l'empiècement d'étoffe dépassant de 2cm au moins dans le haut de la ligne du décolleté tracée par un bâti sur l'empiècement de guipure.
Si l'encolure de la blouse tombe au-dessus de cette ligne, reprenez les épaules.
Les  coutures des dessous de bras doivent aussi concorder de manière exacte avec celles de la doublure. Donc si celles  de la blouse se trouvent être plus à droite ou plus à gauche de celles de la doublure, débâtir les premières et reprendre ou lâcher le devant ou le dos suivant la nécessité.
S'il se forme une boursouflure à l'emmanchure au-dessus de l'empiècement,  débâtir un peu celui-ci et rentrer l'étoffe plissée de façon qu'elle plaque bien sous l'empiècement.
Enlever le corsage. Marquer d'un bâti de couleur la nouvelle ligne que devra suivre l'empiècement, si vous avez eu à le déplacer. Faites de même vos autres corrections au fil de couleur ainsi que nous l'avons déjà indiqué.
Fixez l'empiècement au corps de la blouse par une piqûre à la machine qui sera dissimulée plus tard sous le galon.  Faites vos coutures d'épaule, débâtissez celles du dessous de bras, et posez votre corsage à l'envers à plat sur une table. Crantez le bord jusqu'à un demi centimètre de la ligne du décolleté et rabattez-le à cette ligne par un bâti, avant de le coudre à points de chausson sur la mousseline, sans traverser (fig. V).
En agissant de cette façon, vous avez une chance que votre encolure ne baille pas.
Pour garnir l'empiècement de galon, commencez à le coudre à partir de l'emmanchure droite, et, après lui avoir fait dessiner le bas de l'empiècement, faites-lui contourner le décolleté - en le maintenant un peu à cet endroit - avant d'aller retrouver l'emmanchure gauche.
Lorsqu'on désire que la blouse soit très ajustée sous le bras, après avoir placé l'empiècement et terminé le haut, on enfile la doublure sur le mannequin, on épingle dessus soigneusement la blouse, puis on rebâtit la couture du dessous de bras en prenant à la fois la doublure et l'étoffe. Nous devons cependant dire que, de cette façon, le corsage est plus difficile à faire aller qu'en cousant séparément la doublure et la blouse.
Dans ce dernier cas, les couture étant faites, enfilez sur le mannequin la doublure préparée, épinglez dessus la blouse avec soin aux emmanchures et au décolleté, et laissez libre le côté gauche qui doit permettre d'aller agrafer sur l'épaule le plastron de guipure. Après avoir ôté le corsage, bâtissez les entournures de la blouse sur celles de la doublure, puis le décolleté depuis le milieu du devant jusqu'à la couture de l'épaule gauche.
Quelques points invisibles faits alors au milieu du dos, aux coutures d'épaules et au milieu environ du devant droit, suffiront pour maintenir la blouse en place dans le haut. Elle sera forcément tenue aux entournures par le montage des manches.
Posez ensuite une agrafe à 1cm environ du bord de la pointe de chaque dent. Les brides correspondantes seront cousues sur le devant gauche, après avoir, pour en déterminer la place, épinglé l'une sur l'autre les lignes du milieu des deux devants. Pour déterminer la position des fronces à la taille, le meilleur moyen est de poser sur le corsage un ruban quelconque que l'on serre à volonté, et sous lequel on fait glisser les plis de l'étoffe à la place qu'ils doivent occuper. Fixez ce ruban au corsage par des épingles assez rapprochées, remplacez bientôt par un bâti solide fait en dessous du ruban après avoir enlevé le corsage [du mannequin ou de la personne]. Les épingles ôtées, le ruban tombe de lui-même (fig. VI).


En ce qui concerne la basque, nous avons trois façons à proposer:
-on peut terminer le bas de la blouse en posant un extra-fort, prenant à la fois doublure et dessus de l'étoffe (fig. VI).
- couper la basque de doublure à la tailler et laisser vaguer le dessus de l'étoffe au-dessus duquel on fera un petit ourlet.
- supprimer l'étoffe du dessus à partir de la ligne de taille en conservant la doublure ajustée, et recouvrir celle-ci d'un biais d'étoffe taillée dans cette du corsage, et qui épouse bien le contour des hanches (fig. VII). On tiendra ce biais dans le haut le long de la ligne de taille, soit par une piqûre faite à la machine si la doublure n'est pas baleinée, faite à la main dans le cas contraire, soit par un extra-fort cousu à plat. On bordera le bas d'un extra-fort, ou bien on rentrera la doublure et le biais qu'on tiendra ensemble par un point de piqûre.
Quelques personnes coupent leur corsage à la taille pour éviter toute épaisseur sur les hanches; nous déconseillons tout à fait cette manière de faire, car la blouse risque alors de sortir de la jupe au moindre mouvement des bras [Expérience vécue! Il faut que je rajoute des basques à ma chemisette]. Tandis qu'en laissant une basque, si petite qu'elle soit, on évite cet inconvénient. Deux agrafes cousues un peu au-dessus de la ligne de taille, de chaque côté de la couture du milieu du dos et à 4 ou 5 cm de distance l'une de l'autre, permettent d'y fixer la ceinture de la jupe munie elle-même de deux portes correspondantes. Nous avons aussi généralement à l'envers de la basque ou au bord, par devant, un cordon ou une ganse pour attacher à l'agrafe du corset.
Ces petits détails, qui ne semblent rien, font en sorte que toute la toilette soit bien et nettement ajustée.

Façon de la manche

Ayant terminé la dernière fois le corps même de la chemisette, nous allons procéder à la préparation et au montage de la manche. Les planches I et II qui accompagnaient le premier article traitant de l’exécution de la blouse, nous ont montré la manière de disposer le patron du bouffant et des poignets sur des étoffes de différente largeur. En taillant ces deux pièces, nous avons eu soin de leur donner 2 centimètres en plus sur tous les contours [= valeurs couture].
On bâtit [= coudre à grands points à la main] s'étoffe des poignets sur une mousseline à patron, puis on en marque la couture; on les essaye ensuite sur la manche en doublure. Ils doivent plaquer parfaitement dessus, les coutures de ces poignets correspondant à la couture du dessous de manche. Les rectifier s'il y a lieu. 
Nous avons fait tailler dans le droit fil de l'étoffe, parce que, pour certains tissus à dispositions [= à motifs] les dessins du poignet et ceux du bouffant se raccorderaient mal si les premiers se trouvaient en biais, les seconds en droit fil. Autrement le poignet dans le biais de l'étoffe plaque beaucoup mieux sur le bas de manche en doublure qui se trouve être entièrement en biais.Pour cette raison, nous recommandons donc de le couper en plein biais du tissu toutes les fois que cette manière de faire ne devra pas nuire à l'ensemble du corsage. 
Cela dit en passant, revenons à la confection de la manche. Le poignet étant bien ajusté, on en fait la couture en ménageant dans le bas une petite fente de 8 à 10 cm; couture que l'on repasse à la pointe du fer. Le bas de la doublure est coupé jusqu'à la longueur qu'il faut donner à la manche; on bâtit le poignet dessus en faisant dépasser les 2 cm ajoutés au patron, après avoir ouvert la couture de la doublure pour répondre à la fente ménagée à celle du poignet. On rabat à points de chausson - sans que les points traversent- les deux cm qui dépassent du poignet [= on pique que dans la doublure et le rabat], et, le long de la fente la largeur de la couture (fig. I)


 

On coud alors des agrafes et des brides pour fermer la fente, puis on pose sur les poignets, sans prendre la doublure, 5 rangs de galon, à la distance indiquée sur le modèle. On garnit enfin l'intérieur de la manche d'un biais de taffetas de 6 à 7 cm de haut que l'on rabat à petits points de côté.

Marquez le milieu des bouffants par un fil de bâti dans la hauteur, faites la couture. Passez dans le haut, plus étroit que le bas, deux rangs de fronces dont le premier sera à 1 cm du bord, en les espaçant de 2 cm environ.

Froncez aussi le bas du bouffant sur un seul rang. 

Pour le fixer au poignet, il faut le retourner à l'envers, le bas en haut, et dans cette position l'enfiler sur la manche en doublure de façon que le haut seul de celle-ci en sorte (fig II). Avoir bien soin de ne pas se tromper de manche [gauche-droite!], veillez par conséquent que l'échancrure du bouffant se trouve bien du même côté que l'échancrure du dessous de bras de la doublure. 

Fixez par une épingle la couture du bouffant sur celle de la saignée à la ligne de contour du haut du poignet, et répartissez l'ampleur froncée aussi régulièrement que possible, multipliant davantage les fronces cependant du côté du coude; bâtissez. Retournez le bouffant, serrez le fil de fronce du haut et tenez par quelques épingles sur le doublure; essayez la manche et voyez si elle rend l'effet du modèle. Si vous êtes satisfaite du résultat obtenu, rabattez de nouveau le bouffant pour pouvoir coudre facilement les fronces sur le poignet à points arrière (fig II.).

Pour établir la deuxième manche semblable à la première, voyez à quelle place se trouve la ligne du milieu du bouffant par rapport à la couture du dessous de la manche en doublure, dans la première. Une fois ce point marqué sur la seconde, les coutures du bouffant et de la saignée posées l'une sur l'autre, il vous sera facile de répartir les fronces à peu près de la même façon.

Remontez le bouffant sur la doublure, épinglez les deux rangs de fronces de façon que l'étoffe soit tout à fait à plat en dessous du bas et que les fronces ne commencent sur le dessus qu'à 5 ou 6 cm de la couture de derrière. Il est toujours préférable, d'ailleurs, de répartir ces fronces sur la personne même, et d'épingler aussi sur elle la manche du corsage. 

En principe, la couture d'avant-bras d'une manche doit se placer à 7 cm en avant de la couture du dessous de bras du corsage. Mais l'application invariable de cette règle dépend de tant de choses qu'il vaut toujours mieux essayer que risquer d'avoir à défaire. 

En bâtit les manches à l'envers et pour avoir la certitude de les placer chacune de la même manière, on pose des fils de repère en coton de couleur. On en passe un par exemple au corsage à l'endroit où correspond la couture de la saignée, un autre à la manche au point de rencontre de la ligne ou de la couture l'épaule, un troisième enfin au corsage au point de rencontre de la couture de derrière de la manche en doublure. 

Les deux manches étaient bâties, enfilez de nouveau le corsage pour juger si tout est correct, cousez ensuite vos manches à points arrière avec du fil au tambour numéro 150 ou 200; puis bordez ces coutures avec un extra-fort, ou bien surfilez-les avec un fil de couleur assorti à celui qui surfile les coutures de la doublure. 

Il ne vous reste plus qu'à coudre les quatre boutons au centre des quatre dents du devant du corsage.



Source: La Mode Illustrée, gallica.bnf.fr / BnF

Comment débuter en 1900: comprendre la silhouette et l'assembler 1/5

Aujourd'hui, je commence une série de cinq articles sur la mode féminine 1900-907 et comment débuter la reconstitution de cette période. Il sont axés pour les débutantes et se veulent pratiques. Ils ont été créés pour des visio-conférences pour une association. 
 
I. La silhouette:comment la comprendre et l’assembler
II. Les indispensables sous-vêtements linge de corps, corset, artifices  (je renvois un à article que j'avais déjà écrit avant)
II. La robe: typologies, composition, décomposition 
IV. Accessoires: pieds & jambes, mains, bijoux et autres 
V. Tête: coiffures et chapeaux 
 
 
Nous commençons donc par comment débuter? L'article survole des thèmes qui seront approfondis par la suite. 
 
Gervex, Cinq heures chez Paquin, 1906

 1. La silhouette : la comprendre et l’assembler 

 
 Pourquoi 1900-1907 ? 
J’ai choisi ces bornes chronologiques, mais il aurait mieux valut choisir 1899-1907. En effet, la silhouette reste relativement la même durant cette période, malgré quelques infimes changements visibles sur les silhouettes ci-dessous. 
A noter que cette période correspond presque à ce que les Britanniques appellent Edwardian (du nom du roi Edouard VII qui a régné de 1901 à 1910 sur l'empire britanique). 

 
Silhouettes 1900, 1902 et 1905. Notez les échantillons de tissu.



 Après la mode des grosses manches de 1895, on aborde une silhouette beaucoup plus fluide : la taille est toujours fine, les manches moins volumineuses, la jupe fluide, le chapeau grossi. La mode du corsage dit en gorge de pigeon (bouffant sur le bas deu corsage, devant) apparait. 
 
Analysons les trois silhouettes : 
 
En 1899-1902 : le corsage est encore relativement proche du corps, les manches sont serrées avec encore un peu de volume à l’épaule. Les manches peuvent être très longues sur la main. Les cols sont toujours hauts pour les robes de jour. Les fermetures sont souvent cachées ou au dos. La jupe est étroite et colle aux hanches, elle s’évase aux pieds en formant une forme de tulipe ou trompette. Elles sont très souvent une traîne, même pour les robes de jour, du moins pour les couches hautes et moyennes de la société. La taille est juste au-dessus de l’os iliaque, permettant d’affiner celle-ci par le corset. Elle est soulignée d’une ceinture. C’est le début de la silhouette en S, qui sera vraiment marquée dans les années suivantes.
 
1900-1901


 
 
En 1902-1904 : le corsage en gorge de pigeon apparait : il fait bouffer le corsage en plis fixes ou mobiles sur le devant à la ceinture. Le col est toujours haut. La manche prend du volume sur l’avant-bras. Les épaules perdent quant à elles le leur. Sur la jupe ? La jupe commence à perdre sa traine et devient dite « ronde », (cf schéma). On voit de plus en plus de jupe dite « trotteuse » qui font partie des costumes tailleurs dits trotteur… car on trotte avec ! Les chapeaux sont de formes variées et originales, souvent asymétriques et posés en biais (tricornes, bicornes, ornés de fleurs, de plumes, etc.). Ils s'agrandissent de plus en plus. 
 
1902-1903

 
A partir de 1904-1907 : Le volume des manches du corsage repasse à l’épaule et au bras, sans toutefois atteindre les volumes de la décennie précédente. A noter que les magasines de mode consacrent des articles à comment démonter ses anciennes manches pour les recouper de version plus moderne ! Les cols sont toujours hauts. On commence à voir des manches pseudo-kimono, taillées d’un seul tenant avec le reste du corsage vers 1907. La taille, sans vraiment remonter, devient comme plus haute, donnant une impression de silhouette plus érigée. Les hanches sont un peu moins marquées. La silhouette en S s’étire. La jupe, en journée perd définitivement sa traîne, sauf pour les événements très mondains type courses. Les chapeaux sont extrêmement volumineux. 
 
1905-1906 Quelques robes présentent une taille haute dit Empire.

 
 
 
Les matières : la période voit vraiment une « spécialisation » des tissus s’établir. Avec l’industrialisation, les matériaux se multiplient avec un paroxysme dans le mélange de leur utilisation (velours, mousseline, taffetas, satin, tulle peuvent être tous utilisés ensemble sur une même robe habillée) créant des contrastes à la fois luxueux et audacieux. Le jour, on va préférer des matières plus solides (sauf pour les grands événements). Les lainages (pas forcément épais, dit « froids ») sont utilisés pour les tailleurs, trotteurs et tenues de ville. On emploie beaucoup le sergé. Les couleurs unies sont une valeur sûre mais les petits motifs Art-Nouveau sont tout à fait possible, tout comme les tissus japonisants ou fleuris dans le goût du XVIIIe. Sachez que Liberty était déjà en activité en 1900 et qu'ils rééditent des motifs anciens! Les rayures classiques marchent bien sur les tailleurs, ainsi que l’écossais ou les carreaux. Depuis l’introduction de la chimie dans la teinture, toutes les couleurs ou presque sont possible (on rencontre toutefois peu de bleu électrique, fuchsia ou couleurs fluorescentes !). Le coton est beaucoup porté pour l’été. De façon générale, l’hiver privilégie les teintes foncées et l’été les couleurs plus claires. 
 
 
Échantillons de tissus de toilettes des années 1900-1906

 2. Où et quoi acheter selon son budget?

 
 La période est véritablement la période de la multiplication des types de robe pour chaque moment et événement de la journée, certaines appellation étant parfois redondantes. Les subtilités, souvent difficiles à percevoir aujourd’hui, sont certainement liées à une volonté de développement commercial.
 
Exemples en vrac, relevés dans la Mode Illustrée : robe de chambre, peignoir, robe d’intérieur, robe de réunion (de petites réunion),robe de ville, robe de voyage, robe de réception, robe de promenade, robe de tout-aller, robe de visite, robe du soir, robe de château, robe de théâtre, robe d’opéra, robe de courses, robe de bal, robe de campagne, robe de demi-deuil, deuil et grand deuil, robe de casino, de dîner, en plus des tenues de bain, de gymnastique, de sport, d’équitation, de chasse, costume d’été, d’hiver, de demi-saison, pour dame âgée, d’un certain âge ou d’âge moyen, pour dame souffrante ( c’est-à-dire enceinte !), costume-tailleur, costume-trotteur, costume-amazone, costume de visite, de ville, toilettes de cortège (de mariage), de cérémonie, de concert, pour five o’clock (ou de thé), de matinée, de réunion, de réception, d’après-midi, de ville d’eau, de villégiature, etc. Liste non exhaustive ! 
 
 Il faut savoir que la robe de l’époque est rarement d’une seule pièce (dite coupe princesse ou Empire quand elle a la taille haute) : elle est composée d’une jupe et d’un corsage assorti, ou d’une blouse (un chemisier) souvent en tissu plus léger. Le blanc se rencontre souvent pour les blouses mais n’est pas obligatoire. Pour commencer, il faut, comme pour 1895, commencer par les dessus. 
 
J’ai prévu un autre billet sur la thématique mais j'avais déjà rédigé quelque chose (voir ici) . A savoir: chemise de corps, corset et bas. C’est le minimum. 
 
Je n’insisterais jamais assez sur l’obligation du port du corset, qui était porté par toutes les couches de la société. Bien fait, il soutient le dos et ne compresse que les parties molles (le bas ventre, sous les côtes flottantes). Il redistribue les chairs et donne ce maintien inimitable. Sans lui, les vêtements vont plisser, boudiner. S’il y a un poste sur lequel il ne faut pas faire l’impasse, c’est l’achat d’un corset (ou sa réalisation si vous cousez, on y reviendra). 
 

 La chemise est aussi indispensable car elle protège la peau du corset (et inversement : le corset de la sueur). Elle peut aisément être lavée à forte température. Pour ma part, je laisser juste tremper dans de l’eau frémissante avec du percarbonate de sodium et du savon de Marseille. 
 
 
 
Pour les plus aventureuses, on peut aussi porter une culotte fendue. 
 
Le jupon servira à soutenir la jupe et éviter que la jupe ne tombe plate sur vos jambes. Vous pouvez l’amidonner si vous voyez qu’il ne tient pas bien. A l’époque, on en trouve de toutes les matières (toile, satin, taffetas de coton, soie et laine). Il est conseillé trois dans les revues, pour une garde-robe complète : un simple, un orné et un « tout à fait orné ». Les trois ne se portent pas ensemble. On peut ajouter qu’on peut en avoir un pour l’été (en linon) et un pour l’hiver (en laine ou soie). Le mien, en taffetas de soie tartan, me sert en hiver et pour mes robes habillées. Certains jupons sont richement ornementés, voire plus que les jupes (certaines jupes étaient réutilisées en tant que jupon) : attention à le pas des confondre avec des jupes ! 
 

 
 
Pour les bas, toutes les couleurs sont possibles, mais ils doivent être plutôt plus fin qu'une chaussette et plus épais qu'un collant...
 

Les chaussures,  les bottines sont plutôt portées avec les tailleurs. Les talons plus ou moins hauts sont possibles: elles sont plutôt pointues. On retrouve des oxford, Charles X, escarpins...
 
 
 
 Pour la tenue de jour, il faut partir sur l’idée d’une robe de tout-aller, comme ils disaient à l’époque : une robe qui peut être mise dès le matin chez soi, pour sortir en journée et éventuellement recevoir ou sortir en visite. Si la jupe est d’un tissu un peu orné, un corsage assorti plus décolleté pourra suffire pour un dîner peut orné, dans un premier temps. N'oubliez surtout pas votre chapeau si vous sortez! Le canotier n'est normalement portable qu'avec un tailleur ou une tenue de sport. 
 
 
Robes de tout-aller, La Mode Illustrée, 1906-1906

 
Robes de jour simples, vers 1900, 1902 et 1906

 
Edward Linley Sambourne , Street Fashion: mode de rue britannique de 1905-1906.

 Une bonne base serait donc de partir sur une jupe en coton, laine froide ou même lin. Je recommanderais plutôt une jupe ronde, sans traine (plus facile à faire et à porter). L’essentiel est qu’elle vous arrive sous la cheville (longueur) ? Ensuite, vous avez le choix : soit un corsage assorti pour faire une robe, soit une blouse et un boléro ou veste (lui-même assorti à la jupe) ou un mantelet. La blouse ne se porte normalement pas seule en extérieur. La blouse est en matière légère et fine, comme un chemisier, voire plus. Elle peut être ornée de dentelle (pas de synthétique s’il vous plait !). Le col est montant. Les manches sous le coude sont très courantes. Elle est souvent fermée au dos. 
 
Blouses blanches plus ou moins ornées
 
Blouses et corsages colorés plus ou moins riches





 
 NB: plus on avance dans la journée, plus on se décollète (le summum pour le bal !). Plus on est formel, plus on a des tissus luxueux, luxueusement ornés et travaillés. Idem pour les bijoux. Focus bijoux : perles, or et argent et alliages sont acceptés en journée. Fleurs et plumes ornent les chapeaux. Les brillants et diamants sont à réserver pour les événements du soir (ou les couronnements et mariages très aristocratiques ! On y va pas tous les jours…) On aime moins les bijoux colorés, ou du moins de façon plus sobre, que sous le II Empire, période de syncrétisme visuel. 
 

 3. Où trouver des pièces déjà toutes faites ? 

 Je ne peux que vous conseiller de commencer par les sous-vêtements et si vous devez investir, la pièce indispensable et sur laquelle il ne faut pas lésiner, c'est le corset. Technique à faire, même pour quelqu'un qui coud, il reste compliqué à réaliser. Je vous conseille de vous tourner vers des corsetiers ou des costumiers qui font également des corsets: le très beau travail d'Elizabeth de Boudoir Key, Emmanuel B Courau, Jane's wardrobe, François Tamarin/Les Corsets de Montmartre (Meilleur ouvrier de France!), Maxime Blottin, Nemuro Corset, etc.
 Il vous faut compter au moins 300€ mais il y a des chances pour qu'il vous dure de longues années.
Un bon corset est celui qui sera un minimum adapté à vos mesures: le corsetier devra vous demander au moins votre tour de taille naturel et combien de "serrage" vous voulez (j'y reviens), votre tour de hanche, voire quelle distance entre votre tour de taille et de hanche. Il peut être simple épaisseur ou double (je préfère simple, ça tient moins chaud et c'est plus historique), en baleines synthétiques (pas de métalliques, sauf autour des œillets). Ce qui fait un bon corset, c'est sa coupe et pas des baleines rigides. Un bon corset est souple même s'il vous fait perdre 10 cm de tour de taille, voire plus! Si vous en achetez un tout fait, sachez que tout le monde ne corsette pas de la même façon: vous aurez plus de mal à avoir une grande réduction de taille si vous êtes très mince (peu de chair à déplacer) ou que vous êtes très athlétique. Le profil qui corsette le mieux est une personne avec une ossature fine et du gras (!). Ceci dit, vivent les artifices (mais j'ai déjà évoqué mon article sur les sous-vêtements plus haut)! Pour savoir quelles mesures il vous faut, sachez que c'est uniquement le tour de taille qui doit être plus petit que votre tour de taille naturel (de 5 à 10 cm), tour de poitrine et hanches doivent être proches des vôtres, surtout pour accentuer le contraste.
 
Pour les sous-vêtements (chemises, jupons) : on peut trouver encore des pièces d’époque tout à fait portables chez Emmaüs (dont site Label Emmaüs), dans les brocantes, aux Puces (Vanves, Clignancourt, St Ouen). Une chemise à bon prix tourne autour de 5-15€, un jupon moins de 40€ (à mon avis !). Une grande jupe type bohème peut éventuellement servir de jupon en attendant. 
 
Pour les sous-vêtements, autres que les corsets: Et.quette (jupons, cache-corsets, artifices).

Si vous avez un peu de moyens, vous pouvez acheter des basiques chez : Gibson Girl Dress , Emmy design. Je pense qu'il y a également moyen de trouver des choses sur Etsy.

 
 On trouve des pièces (soient anciennes, soit modernes mais proches esthétiquement) sur Vinted, ebay, certaines collections de H&M ou autres. Pensez volumes, matières et coupes: la matière est-elle bonne? La longueur des manches? La largeur? Vous pouvez prendre une taille au dessus et faire bouffer à la ceinture ou reprendre un peu les coutures côtés pour cintrer le dos. 
 
 Les chaussures: American Duchess, Memery shoes, Joebear boots, Allures d'Antan. Sinon, fouillez Vinted est également une bonne idée. Je ne conseille pas d'acheter des chaussures d'époque (le pied étant très étroit) mais également car le cuir peut vous apparaitre en bon état mais il sera cuit et ne tiendra finalement pas très longtemps.
 
Pour les accessoires: les pré-cités Nehelenia, la Rose Passementaire, Bohemian Belle. Etsy de façon générale.

 4. Comment débuter la couture? 

 
 Pour celles qui ont des bases en couture, je ne peux que recommander : 
 
 Pour les patrons à grandeur et gradés: Truly Victorian, Wearing History, Past pattern, les revendeurs Nehelenia Pattern, La Rose Passementarie, Patrons de couture (en privilégiant les marques pré-citées). 
 
Il existe aussi des patrons en ligne de La Mode Illustrée (tour de poitrine 96 cm, tour de taille 64cm, mais la taille s’ajuste facilement avec le système de pinces et fronces) : site du Palais Galliera (gratuit) et French créa (payant). On en trouve aussi sur etsy. Le Palais Galliera propose aussi des manuels de coupe pour les plus aventureux (je pense que Gallica doit aussi en proposer). Julien Tiberghien en a également scanné et mis à disposition sur le site de son association Affordanse.
 
 Attention: il faut toujours adapter un parton car les vêtements étaient sur-mesure (soit par un couturier, soit par soi-même que ce soit en ajustant un vêtement déjà acheté soit une création totale). 
 
A éviter: les patrons de "déguisement" Simplicity, Burda, ect. J'ai n'ai pas entendu du bien des patrons de Reconstructing History, mais n'en ayant jamais cousu moi-même, je ne sais trop qu'en penser. 
 
De nombreux costumiers ont également leur chaine sur Youtube maintenant. Je pense aux plus célèbres comme Bernadette BannerAbby Cox, Taylor de Dames à la mode, Cathy et Your wardrobe unlocked, Jenny la fleur, Lady of the Wilderness, Nicole Rudolph, Izabella de Prior Attire (et son blog! ) etc.
 
 Les Sites  pleins de bonnes idées, astuces et tutoriels: 
 - Sew historically: Lina propose plein de tutoriels de couture et coiffure notamment. Et comment transformer une grande chemise d'homme moderne en blouse de femme 1900! Le lien vers son tag 1900. 
 - Le site Coupe couture, en français, sur les bases de la couture. 
- Marquise.de qui propose des patrons et pas mal d'infos intéressantes. 
- Festive Attyre de Jen 
- Prior Attire d'Izabella
 - et bien-sûr ici-même! Je vous renvoie à ma série de retranscription et compilation d'articles issus de la Mode Illustrée sur les "secrets professionnels". 
J'en oublie certainement plein, mais la reconstitution historique s'est beaucoup développée ces dernières années, donc n'hésitez pas à fouiller te web et à rebondir de lien en lien.
 
 Pour le tissu : évitez le synthétique sauf s’il est de très bonne qualité. A part la mousseline, il y a des chances qu’il soit plus difficile à coudre que des matières naturelles. 
 Focus tissu : la matière n’est pas la technique de tissage. Il existe, de façon très schématique 3 types de tissage : la toile (dit originellement taffetas quand il s’agit de soie), le sergé (celui des jeans, qui fait des diagonales) et le satin (qui a un côté brillant et l’autre mat). Plus des points façonnés fantaisies (brocards, etc) et les jacquards (qui permettent de créer des motifs tissés). La matière est ce qui va constituer le tissu. 
 
Il en existe trois grandes familles : naturelles, artificielles et synthétiques. Toutes peuvent se combiner. 
Naturelles : soit animales (laines diverses de moutons, chèvres, lapin, camélidés et soie) soit végétales (coton, lin, jute, chanvre, ortie, ramie plus récemment). 
 Les artificielles sont issues de matières naturelles mais elles subissent un lourd processus de transformation. Y figurent la rayonne imitant la soie(en viscose, à base de cellulose de bois, un des premiers textiles artificiels dès 1904). Acetate (1924), Modal, Lyocell et Tencel en font aussi partie. 
 Les synthétiques : toutes issues de l’industrie pétrochimique, donc une sorte de plastique. Polyester, nylon, acrylique, élasthanne, polypropylène, microfibres (la plupart en polyester), lycra en font partie. 
 Donc ne vous laissez pas avoir quand le vendeur vous dit que c’est de la soie de polyester ! Satin n’est pas égal à soie non plus !


Pour finir, quelques images en couleur originelles de l'époque: des autochromes. Cette technique a été inventée en 1903 par les frères Lumières, c'est un procédé à base de fécule de pommes de terre qui permet d'avoir les premières photos couleurs de l'histoire (parmi d'autres procédés):